HdeVN.Philibert

Né à Nimègue, dans “le pays du vent”, Joris Ivens est élevé dans une famille aisée des Pays-Bas, son père étant le gérant d’un magasin de photo vite transformé en société (la CAPI, qui figure au générique de ses films).

Il vit une enfance heureuse, réalisant son premier film en famille, à l’âge de 12 ans : La Flèche ardente (1911) met en scène les Ivens, grimés en indiens. A l’âge adulte, Joris se prépare doucement à reprendre l’affaire familiale et suit les cours de l’école d’économie de Rotterdam. Mais, ses voyages et la découverte du Berlin des années 20 vont vite le faire bifurque vers le cinéma. Amoureux de Vertov (dont il reprend la théorie du ciné-oeil), d’Eisenstein et de Flaherty, il prend position avec la Filmliga d’Amsterdam pour un cinéma qui affirme sa “valeur esthétique”. De ce positionnement naîtront deux films, considérés d’emblée comme des oeuvres majeures de l’avant-garde européenne: Le Pont (1928) et La Pluie (1929). Ces deux essais visuels, entre documentaires et expériences sensuels font le tour du monde et Ivens avec, entamant une vie de voyage. Premier arrêt en Russie, pays de ses idoles, au début des années 30. Utopiste volontiers proche des idéaux communistes, il noue une amitié sincère avec Poudovkine et Eisenstein qui influence durablement son oeuvre. Ainsi, dans Komosol ou Le Chant des Héros, il célèbre les jeunes travailleurs communistes, avec un lyrisme élegiaque. Après un bref passage aux Pays-Bas, où il réalise Borinage (1933), Ivens s’exile une dizaine d’années aux Etats-Unis. Au contact de Flaherty et Dos Passos, son cinéma tend de plus en plus vers le documentaire poétique et militant, frayant aux côtés des anti-franquistes (Terre d’Espagne) ou avec les partisans de Mao, après un voyage en Chine. Après la Guerre, Ivens continue ses voyages, ses semelles de vent le menant successivement en France (où il réalise en 1958, La Seine a rencontré Paris), dans les républiques de l’Est (Le chant des fleuves, L’Amitié vaincra) et, une seconde fois, en Chine, où il réalise en compagnie de sa femme Marceline Loridan le brillant 17ème Parallèle (1967) un de ses travaux les plus accomplis. Fasciné par ce pays, il lui consacre ses derniers films dont le beau Une histoire de vent (1988) à la fois réflexion politique et traité sur l’existence humaine, éphémère et lumineuse. Réfugié en France depuis que l’état néerlandais lui a retiré sa nationalité (il a vivement critiqué l a politique coloniale du pays après guerre dans Indonesia Calling), il s’éteint le 28 Juin 1989, dans son domicile parisien.


BIBLIOGRAPHIE

Autobiographie

Joris IVENS, Robert DESTANQUE / Joris Ivens ou la mémoire d`un regard – Paris :  Éditions BFB, 1982.

Entretiens

Claire DEVARRIEUX / Entretiens avec Joris Ivens – Paris : Albatros, 1979

Monographies sur Joris Ivens

BAKKER, Kees (Ed.), Joris Ivens and the Documentary Context. Amsterdam :  Amsterdam University Press, 1999.

Rosalind DELMAR / Joris Ivens, 50 Years of Film-making – London : British Film Institute, 1979

Robert GRELIER / Joris Ivens – Paris : Éditeurs Français Réunis, 1965

Georges SADOUL / Rencontres 1 : chroniques et entretiens – Paris : Denoël, 1984.

Hans SCHOOTS / Living dangerously, A Biography of Joris Ivens – Amsterdam :

Amsterdam University Press, 2000. (edited translation of 1995).

André STUFKENS / Joris Ivens en de kunst van deze eeuw – Nijmegen :  Museum Het Valkhof / Europese Stichting Joris Ivens, 1999.

André STUFKENS / Joris Ivens, wereldcineast – Nijmegen : Europese Stichting Joris Ivens, 2009.

Virgilio TOSI / Joris Ivens. Cinema e Utopia – Rome : Bulzone Editore, 2002.

Hans WEGNER / Joris Ivens, Dokumentarist der Wahrheit , Berlin : Henschelverlag Kunst und Gesellschaft, 1965.

Abraham ZALZMAN /Joris Ivens – Cinéma d’aujourd`hui – Paris : Seghers, 1963.

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